Dans la nuit de vendredi à samedi, cinq centrales ont à nouveau été survolées par des drones. Ceux qui se cachent derrière restent inconnus. Les gendarmes auront le droit de tirer sur les appareils.
Cette fois, les gendarmes auront le droit de « shooter » les drones. Car la série continue. Depuis le 5 octobre, ces engins sans pilote ont survolé 14 centrales nucléaires de l’Hexagone. Les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) vont être renforcés et disposeront d’un droit d’usage particulier des armes sur un site sensible, qui était déjà encadré.
En cas d’intrusion d’un drone, ils pourront utiliser leurs fusils à pompe pour les neutraliser, mais uniquement à l’approche de la centrale.
Les tirs restent interdits « en direction de l’îlot nucléaire et au-dessus du site dit conventionnel ». C’est l’une des règles mises en place après la réunion de vendredi après-midi au ministère de l’Intérieur. Plus difficile à dire qu’à faire, car « c’est un peu comme aller à la chasse au canard », souligne l’un des participants.
Jusqu’à présent, seules les patrouilles des agents EDF et les rondes des gendarmes ont permis de détecter visuellement les drones. Les possibilités d’interception sont très limitées. De plus, les centrales sont dépourvues de brouilleurs efficaces de l’émission de l’onde de télécommande. EDF a mis, selon un agent, un « coup de pression » sur les autorités politiques. L’exploitant des centrales redoute que le gouvernement ne lui demande de s’équiper de caméras capables de détecter le mouvement d’air des drones et l’onde électrique des engins. La facture serait colossale. Cette situation traduit surtout, selon cette même source, l’impréparation d’EDF à cette nouvelle donne. Quant au mobile de ces survols, il reste un mystère même si un « scénario détonnant » aurait été évoqué au cours de cette réunion…
Par AFP