<IFRAME src="http://www.frequencegeek.com/hautdepage.php" width="810"height="100"></IFRAME>
Accueil » Actus » La robotisation du travail est en marche

La robotisation du travail est en marche

HumanoideFacilement programmables et suffisamment sûrs pour travailler à côté des humains, les « cobots » commencent à déferler sur les sites de production, y compris ceux des PME.

« Nous pouvons imaginer un déploiement assez important de robots collaboratifs d’ici 3 à 5 ans » confiait Yann Barbaux, directeur de l’innovation du groupe Airbus, en septembre dernier.

Mais les « cobots » ne devraient pas se contenter d’envahir les sites d’assemblage des avionneurs. Ils débarqueront bientôt en masse chez tous les grands consommateurs de robots industriels « classiques » (comme les industries automobile et électronique), dont ils se distinguent par leur facilité de programmation, leur capacité à changer de poste de travail rapidement et leur sécurité d’utilisation.

Grâce à leurs capteurs de détection, les robots collaboratifs comme le Baxter de Rethink Robotics ou l’UR5 d’Universal Robots, sont capables de travailler côte à côte avec les humains, sans les blesser. Plus besoin, donc, d’arrêter une opération d’assemblage effectuée par un robot pour permettre à un humain de dégager l’espace de travail. D’où une possible augmentation des gains de productivité.

Plus besoin, non plus, d’enfermer les machines dans des cages. D’où un gain de place potentiel. Un argument de taille pour les petites et moyennes entreprises, qui font d’ailleurs partie des cibles des fabricants de robots collaboratifs. Enrico Krog Iversen, PDG d’Universal Robotics, ne s’en cache pas : « Nous conduisons actuellement deux business models séparés, l’un pour atteindre les grands groupes mondiaux, l’autre pour atteindre notre principale cible, les PME ». Une stratégie qui réussit à la firme danoise, vu la courbe d’évolution de son chiffre d’affaires, multiplié par… 41 entre 2009 et 2013, à 17,3 millions d’euros, d’après les données publiées par notre partenaire Bureau Van Dijk.

Autre atout mis en avant par les constructeurs de cobots pour séduire les industriels : leur prix compétitif. Par rapport aux robots industriels traditionnels, d’abord, qui peuvent « très vite coûter plusieurs centaines de milliers d’euros », chiffre Gudrun Litzenberger, secrétaire général de l’IFR quand le prix de base de Baxter n’est « que » de 25 000 dollars.

Par rapport aux salariés dans l’industrie, ensuite. Vendu avec une extension de garantie de 2 ans pour 7 000 dollars de plus, Baxter – encore lui – a pas moins de 6 300 heures d’utilisation sous le capot. Le cobot signé Rethink Robotics coûte donc 5,1 dollars de l’heure quand le coût du travail horaire dans l’industrie atteint 8,25 dollars en Pologne, 35,67 dollars aux Etats-Unis et 39,81 dollars en France, d’après les chiffres du Bureau of Labor Statistics portant sur l’année 2012. Sans compter que Baxter et ses congénères n’ont pas besoin de jours de congés, eux, ce qui ajoute à leur compétitivité.

Des chiffres qui peuvent donc laisser craindre des destructions massives d’emplois. A tort d’après Rodney Brooks, fondateur de Rethink Robotics, pour qui ces robots nouvelle génération pourraient au contraire participer à la relocalisation de la production dans les pays développés, en améliorant la productivité des ouvriers comme l’ont fait avant eux les ordinateurs pour les employés de bureau. C’est d’ailleurs dans le but de « garder des emplois dans l’industrie américaine » qu’il avait créé l’entreprise, à l’origine baptisée « Heartland Robotics », en 2008.

Les cobots permettraient aux entreprises de réaliser des gains de productivité encore plus élevés s’ils étaient capables d’anticiper les besoins des humains. Certains chercheurs y travaillent déjà. Doctorante au sein de l’Interactive Robotics Group du MIT, Claudia Pérez D’Arpino utilise un système de motion capture pour enregistrer et cataloguer les mouvements de personnes plaçant des briques de jeu dans la case de leur choix. Elle a conçu un programme capable de prédire vers quelle case un individu va se diriger seulement quatre dixième de seconde après qu’il ait commencé à se déplacer, avec 80 à 90% de certitude, selon le Christian Science Monitor.

Malgré leurs petits défauts, les cobots sont donc en train de conquérir le cœur des industriels. Tant et si bien que l’Association for Advancing Automation (A3), qui jusque-là, ne mesurait pas les ventes de robots collaboratifs réfléchit sérieusement à développer un rapport statistique qui leur serait entièrement dédié, nous a confié Alexander Shikany, directeur de l’analyse de marché.

Enfin, autre preuve, s’il en faut, que le segment décolle, y compris en France, le ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique organisera un concours sur la robotique collaborative en janvier 2015.

Par AFP

Aller à la barre d’outils